Dimanche 4 décembre 2005 - 2ème dimanche de l’Avent

L’Evangile qu’a écrit St Marc est le seul qui débute par ce verset : « Commencement de l’Evangile de Jésus Christ, le Fils de Dieu. »

Isaïe 40,1-11 - Psaume 84 - 2 Pierre 3,8-14 - Marc 1,1-8
dimanche 4 décembre 2005.
 

L’Evangile qu’a écrit St Marc est le seul qui débute par ce verset : « Commencement de l’Evangile de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » On est rarement attentif à ce premier verset parce qu’on pense que c’est le titre du premier chapitre. Ou bien une première phrase d’introduction pour faire perdre un peu de temps, du genre : j’ai décidé d’écrire un livre sur Jésus, je l’ai appelé Evangile. Non ! Peut-être que vous le savez l’évangile de Marc est le plus court des quatre. Marc ne perd jamais de temps, il a une écriture extrêmement concise, tous les détails comptent. En fait cette phrase est très pesée, Marc a dû beaucoup hésiter avant d’oser l’écrire. D’emblée, tout de suite, il va droit au but : Jésus est le Christ tant attendu et il est le Fils de Dieu ! Voilà la bonne nouvelle.

Evangile en effet, veut dire « Bonne Nouvelle ». Mais attention, il faut prendre garde aux mots qui sont utilisés. Bonne nouvelle ça n’est pas comme dans l’expression : « j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annoncer. Par laquelle je commence ? » Non, ici Bonne Nouvelle veut dire ; nouvelle extraordinaire, qu’il faut proclamer, une nouvelle qui change tout : « la guerre est finie » ou « j’ai un fils », ce genre de choses.

Et cette bonne nouvelle, c’est que Jésus que les autres évangélistes se contentent de nommer Jésus de Nazareth est ici reconnu comme Christ et Fils de Dieu. En quelque sorte, Marc nous donne tout de suite le contenu de son texte. Première partie, comment va-t-on reconnaître petit à petit que Jésus est celui que le peuple juif attendait depuis si longtemps, celui qui viendra accomplir la loi et les prophètes, celui qui dans sa personne même sera une libération, le Messie, le Christ ? Comment va-t-il se manifester, comment va-t-on le comprendre ? C’est la première partie de l’évangile de Marc qui va jusqu’au ch. 8 où Pierre dira enfin : « Tu es le Messie, le Christ ». Seconde partie du livre de Marc, on découvre que Jésus est l’envoyé de Dieu, tellement proche de Dieu qu’il est Dieu Lui-même venu chez nous, il est le Fils de Dieu, c’est ce que dira le centurion au pied de la croix.

Vous voyez bien que dans cette première phrase, il y a beaucoup de choses. Tout l’évangile est là et St Marc aurait pu écrire : commencement et fin de l’évangile, sauf que le mot commencement lui aussi est riche d’un sens énorme ! C’est curieux de débuter son texte par ce mot : commencement. Quand vous écrivez une lettre, vous ne commencez pas par écrire : « commencement de la lettre que je t’écris » On avait compris, en général, ça commence en haut à gauche, pas besoin de le préciser. Alors pourquoi Marc le fait-il ?

Le mot commencement fait référence au tout premier mot de la Bible : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». St Jean fera la même chose que Marc, premier mot de son évangile : « Au commencement était le Verbe et le verbe était avec Dieu et le verbe était Dieu ». Et quand les juifs entendent ce mot, eux qui connaissent l’Ecriture, immédiatement, ils pense au livre de la Genèse, ils pensent à l’œuvre de Dieu, à sa création. C’est exactement ce que veut St Marc, il nous parle de Jésus et il veut que nous pensions à l’œuvre de Dieu, il veut que nous pensions à la création. Jésus le Christ est l’œuvre de Dieu rendue présente chez nous, en nous, et cette présence va restaurer la création. L’œuvre de Dieu, c’est que Dieu se rend présent en nous. Quand le Christ vient en nous, il nous recrée, il nous réoriente vers Dieu dont nous n’aurions jamais du nous éloigner.

Le mot commencement indique aussi un développement, un dynamisme. Et ça aussi, c’est une bonne nouvelle. L’évangile, ce n’est pas l’histoire de Jésus, mais c’est l’annonce d’un développement, d’un chemin qui s’ouvre par le Christ. Chemin qui nous conduit vers Dieu, chemin qui nous délivre de notre exil. C’est une bonne nouvelle que de savoir que nous sommes toujours en chemin. L’évangile n’est pas un récit, c’est un mouvement vers Dieu, une tension, un désir de Dieu. L’évangile ne fait que commencer !

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