Dimanche 23 mai 2004 - Septième dimanche de Pâques

Ce texte de Saint Jean est assez difficile, mais il ne faut pas renoncer à comprendre.

Actes 7,55-60 - Apocalypse 22,12-14.16-20 - Jean 17,20-26
dimanche 23 mai 2004.
 

Ce texte de Saint Jean est assez difficile, mais il ne faut pas renoncer à comprendre. Je vous ai fait une feuille qui va vous permettre de bien suivre.

Tout en haut, il y a une phrase : « Je ne prie pas seulement pour ceux là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole ». C’est en fait la transition avec le thème qui précède. Vous repérez ensuite facilement deux parties. La seconde partie est marquée par « Père » et « Père juste ». Il y a au milieu de la page une phrase encadrée en zigzag : « et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » C’est notre premier thème. Regardez comme il revient trois fois : « parce que tu m’as aimé avant même la création du monde » et « pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé ». L’amour du Père pour le fils. Nous croyons en un Dieu trinité. Dieu n’est qu’amour, c’est-à-dire don de lui-même. Aimer, c’est se donner. Dieu Père / Fils se donnent mutuellement d’être Père et Fils, et ce don, c’est ce que nous appelons l’Esprit Saint. C’est pourquoi Jésus dit « Tu m’as aimé avant même la création du monde », car Dieu est éternel et cet amour en lui est éternel aussi et de toute éternité il veut se donner. Il se donne dans le père et le fils, mais aussi il veut se donner à nous. Vous voyez au milieu du texte : « tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Autrement dit l’amour de Dieu est un amour qui se partage avec nous.

Seconde étape. Les phrases marquées en italique : « que tous ils soient un », « qu’ils soient un », « pour qu’ils soient un », « que leur unité soit parfaite », c’est le thème du premier paragraphe. Si Dieu Père, Fils, Esprit est un et puisqu’il veut se donner à nous, alors en écho, en réponse, il convient que nous soyons unis dans cet amour. C’est parce que nous sommes tous fils de Dieu que nous pouvons être frères les uns des autres. Dire que nous sommes unis, ça ne veut pas dire qu’on est tous pareils, ça veut dire que nous sommes tous habités du désir de Dieu, tous nous voulons connaître Dieu. Il y a une sorte d’universel désir qui tend vers Dieu. Aimer Dieu, ça veut dire qu’on veut être en lui, ça veut dire désirer le connaître. Mais comment connaître Dieu ? Est-ce possible ?

Troisième étape : reconnaître que Jésus est l’envoyé du Père. C’est par lui qu’on peut connaître le Père. Là encore, c’est répété trois fois, ce sont les lignes soulignées. « Pour que le monde croie que tu m’as envoyé », « ainsi le monde saura que tu m’as envoyé » et plus bas : « et ils ont reconnu eux aussi que tu m’as envoyé ». Le Christ connaît Dieu, évidemment, il est Dieu, il est de Dieu, il est Dieu fait homme pour nous faire connaître Dieu. Nous connaissons le Père par le Christ, si nous reconnaissons que Jésus est Dieu. Si on s’attache à Jésus, lui qui connaît le Père, alors nous aussi, nous connaissons le Père, par lui.

Quatrième étape. C’est la toute dernière parole de Jésus dans ce long discours : « moi aussi, je suis en eux ». C’est encadré avec des pointillés. On le retrouve quatre fois. Si le Christ demeure en nous, alors nous sommes aimés de Dieu. Si le Christ demeure en nous, alors nous avons de quoi aimer le Père, alors nous pouvons connaître Dieu, être en Dieu. Et telle est bien notre destinée.

Vous voyez comme ce texte est riche, et encore je n’ai pas tout expliqué !

Pour résumer, disons que le Christ vient chez nous, en notre monde pour nous faire connaître Dieu. Mais plus encore, il vient en nous pour partager avec nous, pour plonger en nos cœur son amitié avec Dieu. Et enfin il nous conduit au père, pour que nous soyons en Dieu. Accueillir le Christ, dans sa Parole, dans nos frères, dans la communion, c’est déjà se mettre en marche vers Dieu.