Dimanche 4 juin 2006 - Pentecôte

L’Esprit Saint

Actes 2,1-11 - Psaume 103 - Galates 5,16-25 - Jean 15,26-27 ; 16,12-15
dimanche 4 juin 2006.
 

Dans l’évangile de Jean, il y a juste après le lavement des pieds, un long discours de Jésus, ch. 14, 15, 16 et 17. Pendant ce discours, Jésus parle cinq fois du Saint esprit. Ce sont 5 promesses de l’esprit saint. Et vous venez d’entendre la 3ème et la 5ème de ces promesses. C’est très important, parce que dans les quatre évangiles, il y a peu de mentions claires du Saint Esprit. On trouve bien sûr des enseignements concernant l’Esprit dans St Paul et dans les actes des Apôtres, mais dans les évangiles, pas grand-chose. Sauf dans St Jean ! Alors, regardons de plus près ce qui en est dit.

Dans la seconde partie de ce que vous avez entendu, l’insistance est mise sur l’Esprit de Vérité. Sa fonction est clairement exprimée : « il vous conduira vers la vérité ». Et plus loin : « il vous fera connaître ce qu’il entend, ce qui vient de moi ». Autrement dit, il semble que le rôle de l’Esprit soit de nous enseigner, de nous aider à comprendre, de nous faire connaître.

Il est vrai que nous n’en avons jamais fini de chercher à comprendre. Nous n’avons pas une religion tranquille faite de certitudes. Même les apôtres qui ont connu Jésus de près pendant trois ans ont eu besoin de l’Esprit Saint pour comprendre, pour connaître. Nous n’en avons jamais fini d’être enseignés. Un chrétien est toujours en chemin. Mais qui va le guider sur le chemin ? Qui va le réveiller quand la paresse le tente ? Qui va redonner force quand la fatigue vient ? « L’Esprit vous guidera », nous dit le Christ. L’Esprit Saint donne la force, l’intelligence, la sagesse.

Il faut noter que la connaissance dont il est question ici, ce n’est pas seulement la science des savants, des théologiens, des spéculatifs, c’est aussi une intime conviction, quelque chose qui nous anime profondément. Connaître, ce n’est pas seulement avoir des connaissances, c’est aussi avoir en partage, avoir quelque chose en commun. Nous connaissons Dieu quand Dieu est en nous ! Cette connaissance de Dieu, cette reconnaissance, c’est l’Esprit saint qui nous aide à la percevoir.

Venons en à la première partie du texte, la 3ème promesse. L’Esprit est appelé « le défenseur » et le Christ dit : « ce défenseur rendra témoignage en ma faveur ». On a l’impression d’être dans un procès où le Christ serait jugé !

En effet peu de temps après, les chrétiens seront persécutés et feront bien souvent preuve de force et de persévérance. C’est la promesse qui s’accomplit. Les autres évangiles en parlent : « Quand on vous conduira devant le magistrats, ne cherchez pas avec inquiétude comment vous défendre ou que dire, car le Saint Esprit vous enseignera à cette heure même ce qu’il vous faut dire . » Luc 12,11.

Il faut aller plus loin, je pense. Quand Jésus dit : « Le défenseur rendra témoignage en ma faveur », il pense peut-être aux tribunaux devant lesquels les chrétiens seront convoqués, mais il pense surtout au procès qui se tient en nous ! C’est en nos cœurs que se joue le procès du Christ. Le pire, c’est que souvent nous sommes les accusateurs. Nous doutons du Christ, nous le remettons en cause, nous lui demandons des preuves, nous l’oublions, nous cédons aux pouvoirs mondains, parfois même nous accusons Dieu des malheurs qui arrivent, ou bien encore nos actes sont autant d’insultes portés au Christ. C’est en nos cœurs que se joue le procès du Christ. C’est en nos cœurs que l’Esprit Saint plaide la cause de Dieu. L’Esprit Saint défend en nous la place du Christ autrement dit c’est notre grandeur qu’il défend.

En ce jour de Pentecôte, demandons à L’Esprit Saint de nous donner force et persévérance, qu’il nous protège du doute, qu’il réveille en nous le désir de connaître Dieu.