Dimanche 17 décembre 2006 - 3e dimanche de l’Avent C

La justice et la joie

Sophonie 3,14-18 - Cantique Isaïe 12 - Philippiens 4,4-7 - Luc 3,10-18
dimanche 17 décembre 2006.
 

Les textes de ce jour mettent en rapport la justice et la joie ; la justice avec la proclamation de Jean-Baptiste et la joie avec le psaume et les deux autres lectures. Comme s’il y avait une source de joie dans la conversion que propose Jean-Baptiste. Et c’est bien vrai, on le constate, une résolution, une décision à changer quelque chose de notre vie est sérieuse, vraie si elle est joyeuse. Souvenez-vous de Zachée, la joie qu’il éprouve dans la décision de changer sa vie ! Une décision à faire mieux, à corriger notre vie, à nous orienter vers le bien n’est pas sérieuse si elle regrette déjà ce qu’il lui faut abandonner. Le critère d’une vraie conversion, c’est la joie qu’on éprouve. Joie, paix et force.

Observons un peu ces foules qui viennent recevoir ce baptême de Jean en signe de conversion. Saint Luc nous dit qu’il y a foule, mais il nous donne trois exemples. Exemples typiques, à vrai dire. Tous posent la même question : « que devons-nous faire ? » C’est une grande question dans nos existences que celle-ci : « que faire ? » pour améliorer tout ça, pour changer ma vie. Il y a comme ça quelques grandes questions qui habitent nos existences : « Comment aimer ? », « Comment croire », « Que puis-je espérer », « Que penser ? » Bien sûr il ne manque pas d’individus pour vous dire que se poser des questions de ce genre, c’est trop compliqué, c’est encombrant, à quoi bon. C’est vrai que ça fatigue de se poser des questions. Mais que voulez-vous, à qui veut vivre, ces questions s’imposent, c’est fatigant aussi de vivre.

Luc donc, a retenu trois domaines où s’impose cette question de ce que nous devons faire. Il y a la façon dont nous gérons nos biens, Jean propose la générosité, le détachement. Puis avec les collecteurs d’impôts, c’est la droiture, la justice qui est promue. Et enfin, la question des soldats permet de mettre en avant une de nos plus grosses difficultés, la maîtrise de la violence. Réfléchissez bien et vous verrez que c’est sur ces domaines en effet que se joue la vérité de notre vie. Les domaines de l’avoir, de l’être et du pouvoir.

Voilà, Jean-Baptiste a répondu à leur question, mais ils sont encore dans l’attente. Après ces belles leçons de conduite, le texte précise bien : « or le peuple était dans l’attente ». Ca ne leur suffit pas ! Alors Jean donne sa deuxième réponse. « Bon d’accord, moi je vous propose un baptême d’eau, je vous invite à la conversion concrète, à vous purifier de ce qui vous pollue, mais c’est vrai, il y a plus ; il vient celui qui vous plongera dans l’Esprit Saint. » Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Le feu de l’Esprit. Le feu, c’est ce qui purifie, ce qui opère le tri entre la paille et l’or, entre les broutilles et l’essentiel, entre ce qui encombre et ce qui grandit. Le feu, c’est aussi l’ardeur, l’enthousiasme. Nous pouvons bien faire des efforts pour convertir nos vies, mais nos pauvres forces sont limitées, laissons-vous habiter par celui qui sera notre force et qui animera notre vie. Changer vos vies ne sera plus le fruit de vos seules forces, ou de vos convictions, mais les fruits normaux de celui qui vous habitera. Quand la grandeur nous habite, nous sommes enclins à la traduire, cette grandeur, à l’incarner dans nos vies. La bonté, la droiture, la générosité sont le débordement de la contemplation.

Viens Seigneur Jésus, viens Esprit saint que tout en nous soit transfiguré. Si nous sommes plongés dans l’Esprit, remplis de l’Esprit, il y a de fortes chances que vienne en nos vies, en ce monde, quelque grandeur dont nous ne nous supposions pas capables. Mystère de Noël, sans doute